18 mars 2018

Casser la croûte en ne démarrant pas par le pain !

La ghréline est la seule hormone (mais pas le seul médiateur) connue pour stimuler l’appétit, produite principalement par l'estomac. Un repas diminue plus ou moins ses taux, qui remonteront ensuite : le contraire des hormones de la satiété. Une nouvelle étude [1] montre que l'ordre de consommation entre des grandes catégories d'aliments (glucidiques/protéiques/légumes) affecte différemment la remontée des taux de ghréline plusieurs heures après un repas. Pour un repas strictement identique, consommer la part glucidique à la fin du repas (courbe orange) plutôt qu'au début (courbe bleue) a induit des taux de ghréline plus bas 3 heures après le repas (graphique de gauche). Mais grosse déception (un peu dissimulée par certains relayeurs) : il n'y a pas de différence de perception de faim/satiété ressentie par les volontaires. Du coup, les implications cliniques ne sont pas très prometteuses.

3 mars 2018

Hypertension artérielle : le réflexe potassium

En médecine, la nutrition est peu approfondie, rarement maîtrisée (mais où l’est-elle vraiment ?) mais il existe quelques réflexes reptiliens transmis de pair à pair. Un même stimulus entraînant la même réponse : c’est le cas de l’hypertension artérielle et du sel. Une prise de tension anormalement élevée a toutes les chances de déboucher sur au moins un conseil alimentaire : réduire la consommation de sodium et donc de sel. C’est un bon conseil étayé par des preuves épidémiologiques et cliniques. Mais ce qui me chagrine, c’est qu’il n’y a pas de raison qu’un autre conseil ne soit pas tout autant délivré : celui d’augmenter les apports en potassium. Pourtant, le potassium bénéficie des mêmes preuves que le sodium. Et les apports en potassium sont très souvent déficients alors que ceux de sodium excédentaires : ce sont tous deux des déterminants modifiables.